Quêtes littéraires, 2021, No 11: Utopie : entre non-lieu et contrée idéale

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    Habiter les interstices et leurs possibilités : les discours utopiques et méta-utopiques dans Les Furtifs, « C@PTCH@ » et « Hyphe…? » d’Alain Damasio
    (Katolicki Uniwersytet Lubelski Jana Pawła II, Wydawnictwo Werset, 2021) Duret, Christophe
    Cet article propose une analyse du discours consacré par le roman Les Furtifs et les nouvelles « C@PTCH@ » et « Hyphe…? », de l’écrivain de science-fiction français Alain Damasio, à la question de l’habiter ; un discours partagé entre l’eutopie (ou utopie positive) et la dystopie (ou utopie négative). Nous verrons que ces œuvres, caractéristiques de la dystopie critique, ne se contentent pas de porter une appréciation négative de la conjoncture actuelle en la matière ni de proposer une vision alternative de ce qu’habiter le monde doit – ou pourrait – signifier, mais qu’elles interrogent également les limites de l’utopie classique pensée en tant que programme, ceci afin de proposer, par le biais d’un discours méta-utopique (ou discours sur le discours utopique), cette fois, une conception de l’utopie comme aspiration et comme jeu sur les possibles latéraux à la réalité.
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    Violence et effondrement dans la fiction insulaire francophone contemporaine : l’île comme dystopie ? (Alfred Alexandre, Les Villes assassines ; Nathacha Appanah, Tropique de la violence)
    (Katolicki Uniwersytet Lubelski Jana Pawła II, Wydawnictwo Werset, 2021) Neau, Jessy
    L’imaginaire occidental a souvent dépeint les îles comme des endroits paradisiaques, voire des utopies. Or, on constate que les récits contemporains des îles, c’est-à-dire écrits par des auteurs eux-mêmes habitants des îles, placent la violence, les inégalités sociales, les enjeux climatiques et les problématiques de l’exil au cœur de leurs dispositifs narratifs. Les quartiers d’« Eden Ouest » et de « Gaza » dans le roman du Martiniquais Alfred Alexandre (Les Villes assassines, 2011), et dans celui de la Mauricienne Nathacha Appanah (Tropique de la violence, 2015) inscrivent ces thématiques au cœur de représentation spatiale. De l’utopie, serions-nous passés à la dystopie ? Cet article examine la pertinence de ces catégories conceptuelles pour aborder certains tropes de la littérature insulaire francophone, en l’associant notamment à la notion en vogue d’« effondrement » et de contre-exotisme, s’attachant en particulier à la représentation du quartier insalubre et au thème de l’immigration clandestine.
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    L’écriture dystopique boudjedrienne à l’aune de la théorie postcoloniale
    (Katolicki Uniwersytet Lubelski Jana Pawła II, Wydawnictwo Werset, 2021) Achheb, Loubna
    Cet article porte sur le rapport entre l’écriture dystopique de Rachid Boudjedra et la théorie postcoloniale dans son roman L’Escargot entêté. Cette œuvre fait partie de la littérature algérienne postcoloniale et se trouve, par conséquent, être l’emblème d’une esthétique hybride. L’hybridité dont use l’auteur, et qui n’est autre qu’un concept utopique de la théorie postcoloniale, finit par se briser dans le texte, générant par là une écriture dystopique. Pour ce faire, l’écrivain mélange les genres réaliste et fantastique, puis y crée une scission pour perpétuer l’image de la dystopie. Il utilise des informations erronées pour créer des fissures dans l’intertextualité du roman, en faisant imploser l’hybridité de l’écriture de l’intérieur. Enfin, il tente de libérer la littérature algérienne qu’il veut séparer de la littérature française, créant une brèche entre « la périphérie » et « le centre ».
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    Du principe de complémentarité : l’ambiguïté de l’écriture utopique chez Michel Houellebecq
    (Katolicki Uniwersytet Lubelski Jana Pawła II, Wydawnictwo Werset, 2021) Liu, Xinyi
    Le principe de complémentarité, venu de la physique quantique, se rapproche de la réciprocité entre l’approche clinique et sa contrepartie pathétique chez Michel Houellebecq. Quant au questionnement utopique, ce principe peut être utilisé comme un pivot pour étudier l’ambiguïté de l’écriture utopique de l’auteur. En considérant ce principe physique comme point de départ, nous essaierons d’abord d’analyser les divers univers utopiques ou dystopiques chez Houellebecq, surtout à travers la relation entre l’individu et la société. Ensuite, en pénétrant dans l’espace houellebecquien, nous étudierons la représentation des non-lieux et des espaces traditionnellement utopiques sous sa plume, en fonction de la dichotomie entre le clinique et le pathétique. Enfin, au sens narratif, nous envisagerons la coexistence d’un récit idéologique et d’un récit utopique chez Houellebecq ; les frontières entre la voix de l’auteur, celle du narrateur et celle des personnages s’estompent. La sphère de la fiction et celle du réalisme se superposent.
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    Le voyage en Chine de Sollers (1974) : Chine rêvée versus Chine théâtralisée ou le piège de l’utopie
    (Katolicki Uniwersytet Lubelski Jana Pawła II, Wydawnictwo Werset, 2021) Meng, Qingya
    Ayant adopté une position pro-maoïste pendant les années 1970, Philippe Sollers part en Chine pendant 3 semaines en 1974 pour témoigner du grand succès de la Révolution culturelle (1966-1976). Selon l’écrivain, directeur de la revue Tel Quel, la révolution doit passer par l’écriture et par la théorie. Néanmoins, la Chine qu’il découvre durant le séjour semble s’éloigner de la Chine rêvée avant le départ… En s’appuyant sur des articles publiés par Tel Quel, notre étude cherche à montrer comment la Chine de Mao, idéalisée par un discours idéologique, se transforme en un réel théâtralisé que le peuple chinois est obligé de mettre en scène devant les touristes qui sont autorisés à visiter la Chine.